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Lycée, Crest (Drôme)

> Descriptif opération


Les évolutions de la  pédagogie et la prise en compte de la vie lycéenne ont donné naissance à de multiples extensions dans les établissements scolaires. Ces interventions constituent des moments privilégiés pour franchir une étape dans l’organisation fonctionnelle de l’établissement, affirmer l’intégration des contraintes environnementales et introduire une architecture illustrant les tendances de l’époque. Réussie, l’adjonction devient le support pédagogique potentiel d’une initiation à l’architecture contemporaine.

Caractéristique de l’existant

Les bâtiments du lycée s’organisent autour d’une cour principale. Arborée et de dimensions généreuses, celle-ci est limitée par une imposante maison de maître, refermée par des bâtiments bas de type industriel et longée par des constructions des années 1950 auxquelles fait face, côté rue, un bâtiment de classes illustrant la préfabrication des édifices scolaires pratiquée dans les années 1970.

Cette rue sépare l’établissement de la place du Champs de Mars, une vaste esplanade urbaine transformée en parking délestant le centre-ville voisin, directement accessible par un pont.

Procédure

Établissement privé, le lycée a passé une commande directe aux architectes, Jean Charles Gaud et Matthieu Cornet (Texus) pour l’accompagner dans une réflexion sur les différents scénarios d’implantation du programme. Il leur a ensuite confié en cotraitance  la conception du nouvel ensemble baptisé « Maison des lycéens ».

Interventions

La nouvelle construction affirme une volumétrie dynamique, des matériaux contemporains et une esthétique actuelle aux limites de l’abstraction, pour marquer l’entrée de l’établissement, attirer les élèves et apporter à la cour un parvis intérieur. À ce projet de 550 m² s’attachent en effet des questions urbaines, architecturales et pratiques.

Sur la place du Champs de Mars, ce volume doit signaler l’évolution du lycée, signifier son adéquation à l’époque et donc adopte une esthétique singulière tout en s’affirmant entre deux vides faisant face à l’ancien Champs de Mars. En se plaçant perpendiculairement au bâtiment des années 1970, la nouvelle construction engendre un double dispositif : elle crée sur la rue une séquence bâtie significative en ajoutant son pignon à la façade de l’immeuble des années 1970 et elle affirme l’entrée des 850 élèves dans l’établissement.

Sur un plan fonctionnel, ce parti qualifie l’entrée, met les élèves directement en présence du foyer, place le bureau du CPE en vigie sur l’entrée, la cour de récréation et les accès des principaux bâtiments. Le CDI est tenu à l’écart des bruits de la cour de récréation par son implantation le long de la rue dont l’alignement de platanes le protège du soleil d’été. En revanche, le foyer est disposé de façon à être indifféremment accessible depuis l’entrée de l’établissement, la cour de récréation ou la circulation intérieure reliant les salles de classes.

Le niveau de référence du bâtiment se prolonge et se retourne en limite de la cour de récréation, de sorte qu’un parvis précédé de quelques emmarchements s’établit devant le nouveau préau. Ce dernier est ménagé grâce au porte-à-faux du volume réunissant les trois salles de classes, dotées chacune d’une volumétrie particulière.

Sur le plan architectural, le projet devait se plier à une double contrainte. Visible depuis la célèbre tour médiévale qui domine Crest, il devait atténuer sa présence d’où le choix d’une membrane textile claire pour unifier sa couverture. Les deux tiers des éléments du programme devant obligatoirement être implantés au rez-de-chaussée, les architectes ont joué de la dynamique de formes ascendantes se retournant sur elles-mêmes. Ils ont ainsi dessiné un volume abstrait au sein duquel les ouvertures l’absence d’acrotère ou l’arrondi des angles des façades prennent une réelle importance plastique.

En dotant le lycée d’une forme attractive et d’une volumétrie dynamique à partir d’un programme peu dense, l’extension va au-delà d’une simple construction : elle constitue le germe des développements à venir.

  • Architectes : Non identifié (1972) et Jean-Charles Gaux, Texus (Matthieu Cornet) (2014)
  • Maître d’ouvrage : OGEC de Saint-Louis (1972 et 2014)

 

 

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