Rénover
Halle, Bourg-en-Bresse (Ain)

> Descriptif opération


Avec l’église Saint Pierre Chanel (Pierre Pinsard, 1967), cette halle reste l’une des rares manifestations extériorisée du béton dans une ville pionnière de son utilisation en France. En effet, dès 1897 Le Courrier de l’Ain avait fait édifier son imprimerie selon le système Hennebique, procédé de construction dont l’entreprise locale Maillard et Duclos sera le représentant actif jusque dans les années 1930. Plus qu’un lien à cette dimension de l’histoire de la construction, c’est une valeur symbolique qui s’attache à cette halle, en relation avec le marché hebdomadaire, moment fort de convergence de la population rurale vers la ville. Raison qui poussa à envisager sa rénovation lors de l’étude conduite par le CAUE de l’Ain sur l’aménagement des sept hectares du foirail, autour des fonctions de stationnement automobile, de loisirs et de commerce alimentaire.

Caractéristiques de l’existant

La halle se compose d’une suite de dix-huit grands portiques aménageant une surface couverte de 106,5 m x 19,20 m pour une hauteur de 5,6 m à l’égout et une hauteur intérieure sous poutraisons permettant d’accueillir des matchs de basket-ball. Les 2 045 m² couverts, orientés est-ouest, bénéficient d’un éclairage zénithal, une verrière étant intégrée à la toiture sur toute la longueur de celle-ci. Bien qu’en bon état général, la construction transmet une image de grande halle industrielle, triste et obsolète, et offre des conditions d’usage en décalage croissant avec l’attente des utilisateurs et avec les normes.

Procédure

Un concours sur esquisse est lancé en janvier 1999. Il porte sur la réhabilitation de la halle avec l’ambition de changer son apparence, l’extension de la surface utile par la création d’alvéoles latérales accueillant des étals fixes, et la réalisation d’une nouvelle halle de 500 m2  dédiée à la vente des animaux vivants. Pour cette dernière, il est précisé que son esthétique devra l’intégrer « au bâti traditionnel bressan ». Trois équipes sont sélectionnées parmi les 25 agences locales, régionales ou nationales ayant fait acte de candidature. Les élus feront évoluer le choix initial du jury en retenant le projet des architectes Michel Ludmer et Sophie Ludmer-Tomlinson. Après quelques ajustements et un travail d’harmonisation de l’architecture des deux halles, le permis de construire est délivré en mars 2000 et l’ordre de service n°1 donné le 19 juillet 2000. Le chantier est réceptionné en juillet 2001.

Interventions

Sans modifier les grands portiques de béton coulé en place qui caractérisent la halle, sa réhabilitation a accru sa surface, modifié son organisation interne, établi un réel confort d’usage et reporté le commerce des animaux de basse-cour dans une nouvelle hallette à la silhouette de grande tente circulaire. L’ample surtoiture en toile a actualisé sa silhouette et renforcé sa présence en lisère d’espaces voués au parking de centaines de voitures et de cars.

A/ Réhabilitation

Trois éléments modifient fortement l’apparence de la halle devenue marché couvert et son confort d’usage tout en préservant son esprit.

Son assise est affirmée par la création sur les façades ouest et est de modules en béton, sorte de conteneurs colorés, solides et parfaitement hermétiques vus de l’extérieur, et proposant intérieurement six groupes de trois étals pratiques et confortables.

Le pignon nord est refermé, quatre ensembles de portes ménagés sur les façades latérales de sorte que le volume est désormais clos et ainsi l’espace intérieur protégé des aléas climatiques.

Sa silhouette est étirée par l’adjonction, sur le pignon sud, d’un grand auvent projeté vers la ville et la gare routière qui la jouxte. Celui-ci repose sur un unique poteau conique d’où semblent surgir une gerbe de tubes métalliques supportant les extrémités de deux ailes de toile. Ainsi est exprimé le dispositif de surtoiture adopté par les architectes. Des bracons métalliques supportent les cadres se développant selon deux arcs symétriques de 15 m de rayon et de 10 m de corde sur lesquels est tendue la membrane de couverture.  Ce complexe textile, associant fibre de verre et fils de polyester (Fluotop de Ferrari), est fixé en rive sur un tube de retournement et un tube de laçage. La surtoiture est complétée par une ou deux file(s) superposée(s) de petits modules formant brise-soleil au droit de l’ancien vitrage haut.

B/ Adjonction

Restant dans le domaine du textile, une forme de grande tente est donnée à l’espace de vente des volailles et des animaux. Reposant sur quatre poteaux, la structure métallique périphérique sur laquelle est fixée la toile suggère une référence aux toitures de forme paraboloïde hyperbolique, dites aussi « en selle de cheval », largement répandue dans les années 1960-1980 où elles étaient réalisées en béton.

  • Architectes : Non-identifié (1954) et Ludmer et associés (2001)
  • Maître d’ouvrage : Ville de Bourg-en-Bresse (1954 et 2001)
  • SHON : 1 758 m²
  • Coût : 2 990 134 € TTC

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